lundi 22 février 2016

King's Game - Nobuaki Kanazawa

Nobuaki vit une vie tout à fait ordinaire d'un adolescent japonais. Il file le parfait amour avec une fille de sa classe, Chiemi, et il a un super meilleur ami, Noaya. Tout va bien dans leur classe de seconde, jusqu'au soir où les trente deux élèves qui la compose reçoivent le même message. Il s'agit d'un "jeu du roi", bien connu par les élèves; ce jeu que l'on pratique pendant les fêtes, où l'une des personnes est désignée pour donner des gages aux autres. Le premier défi consiste à ce que deux élèves s'embrassent. Les adolescents, naïfs, jouent de bon cœur, et réalisent le premier et le second défi. Mais les choses commencent à se compliquer, et quand deux personnes refusent l'un des défis, elles sont retrouvées mortes le lendemain. La panique et la paranoïa commence à s'instaurer dans la classe. Le mot "confiance" n'aura bientôt plus aucun sens.

Il s'agit d'une adaptation d'un manga, et aussi de mon premier essai dans la littérature japonaise. Deux raisons qui me poussaient à penser que cette lecture serait un peu difficile. Mais il faut l'admettre, le côté manga ne s'est pas ressenti; si je ne l'avais pas su, je ne l'aurais pas deviné. Mais ce qui me faisait le plus peur, c'était bien sûr les noms. Pour moi, les prénoms japonais sont des assemblements de syllabes hasardeux, et je craignais de n'en retenir aucun et du coup, de ne pas pouvoir bien comprendre l'histoire. Toutefois, ce problème ne s'est pas trop posé. On finit par s'y habituer assez facilement.
En revanche, il y avait peut-être un peu trop de personnages. On finit par se référer à eux en utilisant "les autres" car on connait à peine leur prénom, et au moins la moitié des trente deux élèves n'ont pas grande importance. D'ailleurs, je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages. J'ai beaucoup aimé Ria, la fille mystérieuse qui semble en savoir plus que les autres, et j'avais très envie de voir Nobuaki survivre, mais c'est tout. En fait, j'ai un peu détesté ce dernier au début du livre, car il était le parfait cliché du héros qui, à la moindre menace, prend les choses en main, celui que personne ne déteste et que tout le monde écoute. Mais ce coté finit par vite être oublié, même si Nobu continue à faire le "chef".
Ensuite, les émotions étaient à la fois trop et pas assez mises en avant. J'ai trouvé qu'il y avait un gros problème à ce niveau-là, même si, comme il s'agit d'un survival horror, ce n'est pas très dérangeant car ce n'est pas ce que l'on attend. Au début, lors des premières morts, les élèves ne paniquaient quasiment pas, presque aucune larme n'a été versée. Puis, vers la fin, nos personnages sont happés par les grands flots de sentiments contradictoires et on ne sait plus où donner de la tête.
Enfin, les explications étaient un peu bancales. Je n'ai pas tout compris, et même si ce côté mystérieux nous donne envie de lire la suite pour, peut-être, plus d'explications, ça m'a un peu agacé.
Sinon, le suspense, l'action, la réflection et l'horreur sont effectivement au rendez-vous, et c'était ce que j'attendais. Avec les indices donnés, on nous invite à faire comme les victimes : chercher ce roi aux idées macabres et malsaines.
On ne voit pas les pages filer car le récit est très bien mené, et on ne peut pas reposer ce bouquin avant de savoir le nom du maître du jeu.
Un très bon survival horror mené par une main de maître, qui, bien que manquant de personnages attachants, nous absorbe dans l'histoire.

Ma note : 3/5

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